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30 avril 2013

Keith Haring is dead, the ultimate performance

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Un titre un peu provocateur mais est en fait une private joke pour ceux qui savent !

Apres Basquiat, c’est au tour de Keith Harring de s’exposer de manière posthume au MaM de Paris. A ce rythme la ce sont tous les artistes de la Factory de Warhol qui vont passer par Paris à un moment ou un autre.

On ne présente plus Keith Haring, tout le monde a déjà vu ou possédé un cendrier, un mug ou une coque de téléphone avec les personnages emblématique de cet artiste. Les petits personnages expressifs dessinés d’un coup de crayon sont connu depuis longtemps et n’ont jamais vraiement quitté notre vie grâce au merchandising effréné qui illustre et immortalise l’art en le recopiant à l’infini sur des objets usuels.

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Haring est né en 1958 en Pennsylvanie, comme souvent, dans une famille conservatrice. Très vite le graphisme l’attire, tout d’abord par des études de graphiste à Pittsburgh et ensuite en intégrant la Shool Visual of Arts de New York. Il est inspiré par des artistes comme Klee, Pollock, Dubuffet mais également la bande dessinée. Sa matière de prédilection est le dessin mais la variété des supports apporte de multiples variations à son œuvre. Il dessine vite, sans faire de croquis préparatoire. Son art est une fulguration couchée sur un support pour une expression la plus instantanée et spontanée possible.

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Dans les années 80 à New York il baigne dans l’atmosphère foisonnante de la culture alternative. A cette époque le milieu underground de cette ville est hyper actif et pluridisciplinaire. Tout le monde fait de l’art ou tout au moins s’y essaie. Il suffit de trouver une caméra pour être réalisateur, un pinceau pour être peintre, une boite de conserve pour être musicien. Cette absence de limite permet à beaucoup de créer mais a peu d’émerger. Haring utilise cette énergie environnante et l’émergence des graffitis pour étendre le concept de Street Art en y apportant sa touche et son style en apparence simple, voir simpliste mais reconnaissable entre tous. La répétition de formes synthétiques, les couleurs vives, la variété des supports lui donne rapidement une notoriété qui dépasse la Big Apple. Artiste de conviction, il est opposé à tous les grands « fléaux » emblématiques du 20eme siècle auquel tout artiste se doit d’être opposé : Apartheid, nucléaire, sida, religion, capitalisme. Cependant, quand il ouvre en 1986 son atelier, le Pop Shop sur Lafayette street, il y vend des produits dérivés illustrés par ses œuvres. Bien sur tout cela a pour but de faire descendre l’art dans la rue pour le plus grand nombre. Paradoxe évident pour un art, lui-même,  né dans la rue !  Grace à cela et a des collaborations avec d’autres artistes, des musiciens, des lieux branchés Keith Haring devient un artiste global, un artiste à message. Par la répétition de motifs quasi hypnotique, il critique la société dans laquelle il évolue avec aisance et détermination. Il ne cherche plus seulement à dessiner mais cherche à toucher les gens et mettant en scène le sexe, la guerre, l’argent, la violence, la télévision. D’ailleurs l’exposition au MaM de Paris s’intitule « Keith Ahring, the political line ».

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Haring a toujours été ambitieux et déterminé dans sa vie car il voulait s’échapper de sa ville natale et s’exprimer, sans limites. Tout naturellement il est allé dans le lieu ou les choses bougeaient :  New York, il a fait ce qu’il savait faire : dessiner, il s’est adressé au plus grand nombre : le street art, il s’est donné une légitimité : faire passer un message politique via ses œuvres, il s’est inséré dans le marché de l’art : en exposant dans les bonnes galeries de New York et Paris, il avait une identité qui collait avec son temps : artiste homosexuel à la sexualité débridée, il est mort jeune : 32 ans

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Le problème à vouloir devenir un artiste universel c’est que ce concept fonctionne dans la phase ascensionnelle d'une carrière. Sur le long terme, et surtout quand on est mort et que l’on ne contrôle plus son image, c’est la frénésie créative et les messages que l’on souhaitait passer alors, qui risquent de ne plus être en phase avec le temps actuel. La modernité cesse au moment ou elle devient du passé.

Keith était vivant comme les danseurs et artistes du Club 57 ou il allait. Ce club 57 a fermé depuis 1983.  Le Pop Shop est toujours ouvert par contre !

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Il a donc finalement réussi à faire ce qu’il souhaitait :

"A more holistic and basic idea of wanting to incorporate art into every part of life, less as an egotistical exercise and more natural somehow. I don’t know how to exactly explain it. Taking it off the pedestal. I’m giving it back to the people, I guess."

"Une approche plus holistique basique de vouloir intégrer l’art dans chaque partie de la vie, moins comme un exercice égoïste et quelque peu plus naturel. Je ne sais pas comment l'expliquer. Le décoller de son piédestal. Le redonner aux gens, je suppose."

Tseng+Kwong+Chi-Bill+T

 

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