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30 juillet 2013

Tueur de séries

Le plus difficile avec les séries télévisées c’est d’arriver à  les suivre. Aujourd’hui Depuis plusieurs années l’offre des séries télévisée  est incroyablement vaste et le nombre de séries diffusées simultanément est même difficile à suivre. Cette offre pléthorique l’est, non seulement de par la variété des sujets traités, mais également par le format proposé. Bien sur toutes les série ne se valent pas mais cette variété à le mérite de laisser le téléspectateur libre de son choix.

J’ai été récemment emballé par une série qui a pour titre « House of cards » diffusée en ce moment sur Netfix aux USA. L’histoire est celle d’un politicien démocrate (bien sur !) Francis Underwood joué par Kevin Spacey. Ce député malin et expérimenté va tenter d’obtenir le poste de Secretary of State, l’équivalent de ministre des affaires étrangères. Malheureusement le président ne tient pas la promesse de nomination. Cette déconvenue lance le principe de la série. Ce député se retrouve prêt à tout pour arriver à remonter la pente par tous les moyens possible. L’intelligence du personnage, sa parfaite connaissance des rouages du pouvoir, de la psychologie humaine et une détermination sans faille, font de cette série un chef d’œuvre d’interprétation. Grace au jeu magistral de Kevin Spacey en vampire de la politique, l’histoire est captivante et tient en haleine durant les 12 épisodes de 52 minutes chacun de la première saison.

cropped-house-of-cards

Dans cette série,  la politique révèle son visage le plus noir. Le visage du pouvoir absolu qui contrôle les faits, les chiffres et les gens. Franck Underwood ne se laisse jamais aller, il ne lâche rien, il est déterminé et le moteur de son ambition est l’ambition elle-même. La politique n’est pas un métier, c’est une implication totale, sans concession qui emporte tout son être et ceux qui sont autour de lui. Il faut souligner également la qualité des seconds rôles qui, de fait,  n’en sont pas en réalité. Robin Wright, qui joue le rôle de sa femme, est excellente elle aussi. Sa complémentarité dans le couple, sa discrétion, la faculté qu’elle à de comprendre une situation et d’agir en conséquence en font le binôme parfait du député. Sans elle il ne serait pas le même. Ceci prouve une fois de plus que derrière chaque grand homme il ya une femme.

Bien sur, Franck Underwood n’est pas terminator, il ne traverse pas la série en tuant tout le monde tout en restant indemne. La série montre également ses doutes, ses revers, ses faiblesses, ses peurs. Loin de l’affaiblir, cela donne du piment au personnage et donc à l’histoire elle-même. Cette série se déroule dans le temps, un temps qui participe à l’histoire, y ajoute une dramaturgie, une ambiance et constitue le décor à part entière de l’histoire. Autant cette lenteur m’a semblé insupportable dans « Game of Thrones » autant ici elle est au service de l’ambiance.

Le cinéma actuel me semble d’avantage centré sur un contexte et une histoire. Une série qui, de part son  format, permet de redonner une saveur Shakespearienne au récit. (Kevin Spacey avant cette série jouait Richard III au théâtre, ceci explique peut-être cela). La réflexion sur les personnages est centrale. Les acteurs font l’histoire et pas l’inverse.  Pour ajouter une cerise sur le gâteau, c’est David Fincher qui réalise les deux premiers épisodes.

Le fait que Netflix produise cette série n’est pas anodin quand à sa qualité. Cette société vend du streaming légal aux Usa et dans d’autre pays. Grace aux 9 dollars par mois payés par les abonnés et la base de donné sur les gouts des 30 millions d’abonnés aux USA, cette société à décider de poser 100 millions de dollars sur la table pour produire House of Cards, en fait une adaptation de la série anglaise originale des années 90 et avoir les acteurs qu’elle souhaitait. Netflix ne fait pas dans le business du développement, elle s’est simplement donné les moyens de faire ce quelle voulait faire et présenter ainsi un produit original qui se démarquerait des série d’HBO ou de Showtime.

La nouveauté se situe également dans la diffusion : tous les épisodes ont étés disponibles en même temps. Plus besoin d’attendre pour voir la totalité de la série.

Le format de la série est clairement l’avenir et même le présent de la diffusion télévisuelle. Arriver à fidéliser des auditeurs au delà des deux heures que peut durer un film en présentant une œuvre réalisée comme un film avec les moyens et la qualité visuelle d’un long métrage est le but avoué de l’industrie de la diffusion. Netflix innove dans le principe en ne laissant plus aux chaines de télévision le monopole de la création et de la diffusion. La phase de développement a été très courte, les épisodes ont été diffusés rapidement, le sujet de la série était souhaité par les auditeurs, le budget était  présent. Le résultat est magistral. Probablement des récompenses aux Emmy Awards 2013.

house-of-cards

 

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