Whatever Works : bitter is better ?
Encore un film de Woody Hallen !! Le 43eme !! Depuis 1965 Allen Konigsberg nous pond presque un film par an !!
Au delà de la performance qui engendre forcément des navets incroyables la sempiternelle question face à un nouvel opus est toujours la même :"comment est le dernier Woody"? On en parle comme si il s'agissait du Beaujolais nouveau et la comparaison est presque juste puisque fondamentalement tous ces films ont plus ou moins le même sujet à quelques variations gustatives prêt. Le dernier Woody est-il donc plus fruité ou plus âpre?
Même si c'est un film tourné en 2009, ce film semble être un vieux film car sur le fond il est fidèle au dadas du réalisateur new-yorkais : les relations humaines homme femme. Ce film ressemble, dans le forme, à une pièce de théâtre. Le décor est presque le même tout au long du film et les acteurs parlent sans cesse ! Bien sûr un Woody Allen n'est pas un film de Mickael Mann mais ici on a vraiment l'impression d'être au théâtre avec le contact des acteurs en moins malheureusement. C'est énervant car dans ce relatif immobilisme s'ajoute au flot incessant et presque saoulant des acteurs, on est vite gavé par ce qui est dit. Si la forme rend pénible le visionnage, il reste le texte, pardon le script. Et là on retrouve ce qui justifie d'avoir finalement payé sa place : les mots et les concepts évoqués dans le film.
Boris Yelnikoff, le personnage principal, est ex physicien, claudique, cynique, moche, misanthrope, chauve, prétentieux, inapte au suicide, presque impuissant, hypocondriaque et il se marie à une adolescente fugueuse rencontrée dans la rue. Il y a donc matière à traiter !
Le film vaut uniquement par le fond des sujets traités, la forme est pénible. Si on fait donc abstraction de cette forme on retrouve un Woody en pleine forme, intelligent dans ses descriptions et dans ses dialogues. C'est noir et caustique comme on aime et cela fait finalement du bien. Bien sur le film est pessimiste et tout comptes fait amoral mais en même temps présente un certain espoir.
Par contre, ce qui m'exaspère dans les film ou Woody ne joue pas c'est que certains comédiens cherchent inconsciemment ou pas jouer comme lui en utilisant les même mimiques et les tics de langage caractéristiques. C'est inutile et cela gène même. Le névrose de Woody ne m'intéressent pas alors la voir sur grand écran jouée par un autre acteur encore moins !!!
En sortant de ce film, j'ai la même sensation que quand j'allais voir un film de karaté quand j'étais jeune: j'avais envie de casser la figure à tout le monde pour faire comme dans le film. Après ce Woody Allen, j'ai envie d'être cynique et simplement de réfléchir sur ce que j'ai vu. Pourquoi pas !